La cour autour de laquelle s’organisaient les différents corps de bâtiments de l’Athénée était en terre battue (elle ne sera pourvue d’un revêtement qu’en 1941). L’architecte Trappeniers avait prévu un préau fermé dans l’aile de la façade, rue du Séminaire. Il devait servir de lieu d’accueil pour les élèves mais aussi de salle de spectacles, une sorte de salle polyvalente, comme l’on dirait aujourd’hui.
Bien sûr, ce balcon était aussi le poste privilégié d’où les maîtres de surveillance pouvaient à loisir, et quasiment incognito, surveiller les têtes blondes… On peut observer sur des photos que les murs étaient ornés de tableaux (dont certains de R. Dubois, professeur de dessin de l’Athénée).
Quatre portes, deux de chaque côté de l’entrée principale, donnaient accès à des locaux à la destination clairement précisée par les mots gravés dans les linteaux: Préfet, Parloir, Secrétariat, Bibliothèque. Le tout avait une allure majestueuse, correspondant au style général de l’ensemble des bâtiments.
En 1959, le préau fut modifié de fond en comble, suite à un accroissement du nombre d’élèves et à l’impossibilité d’acquérir de nouveaux locaux. Il devint ce qu’il est aujourd’hui, un hall d’accueil surmonté d’un étage supportant une salle d’étude; trois des quatre portes d’origine subsistent, ouvrant sur le bureau du Proviseur, un bureau d’éducateurs et une annexe de la salle des professeurs; le parloir était transféré dans l’ancienne loge du concierge aujourd’hui occupée par un éducateur; le concierge se retrouvant en face, dans ce que l’on appelle aujourd’hui « la loge » et, parfois, « l’aquarium ».
Bref, de l’ancien préau ne subsiste plus que le mémorial aux élèves victimes des deux guerres mondiales, érigé par l’Union des Anciens, en 1949, au cours d’une cérémonie particulièrement émouvante qui eut lieu le 30 octobre.
Claudy Dupont, professeur d’Histoire
D’après le catalogue de l’exposition réalisée en 2000 à l’occasion du 150e anniversaire de l’Athénée.