Déjà citée en 1286 sous la dénomination de Ecole des » Crottes » ou Ecole des pauvres, elle se fixa, en 1534 à la rue Noble (actuellement rue Notre-Dame), en 1796 à la rampe Ste-Waudru, en 1839 à la rue Samson.
Dans un document intitulé « Relevé statistique des édifices et bâtiments affectés à l’usage de l’enseignement moyen » dressé par Ch. Sury, architecte de la Ville le 1er décembre 1855, on trouve la description suivante pour l’Ecole Moyenne.
« Rue Samson n°19. Ce bâtiment se compose comme il suit:
1° D’un bâtiment principal renfermant au rez de chaussée deux classes et l’emplacement du gymnase. L’étage divisé en trois chambres sert au logement du Directeur de l’Ecole. (138 m²)
2° D’un autre bâtiment n’ayant qu’un rez de chaussée contenant deux classes. Il existe une cour assez vaste pour la récréation des élèves et un jardin pour le Directeur de l’Ecole ». (84,10 m²)
Une note ajoute qu’il s’agit de l’Ancienne « Ecole au surplis » – appelée ainsi parce que les élèves assistaient à certains offices des églises de Saint Germain et de sainte Waudru et y remplissaient les fonctions d’enfants de choeur – qui appartenait au Chapitre de Saint-Germain.
Transformée le 5 août 1851, en Ecole Moyenne de l’Etat pour garçons, elle s’installe en 1863, rue Fétis, à l’ancien refuge de l’Abbaye de St-Ghislain. Digne voisine de l’Athénée elle a, elle aussi, à son actif, de belles réalisations et sa galerie d’anciens est de bonne lignée.
Au début du mois de septembre 1950, l’Athénée de Mons et l’Ecole moyenne pour garçons, deux établissements d’enseignement moyen de l’Etat et par sur-croit deux établissements mitoyens, fusionnèrent pour ne former qu’une entité. Le Préfet de l’Athénée, responsable de l’ensemble se voyait secondé dans ses taches administratives par le Directeur de l’Ecole moyenne promu Proviseur. Les élèves de l’Ecole moyenne vinrent compléter temporairement l’éventail des classes du degré inférieur des humanités modernes; l’Athénée hérita aussi de la section préparatoire de l’Ecole moyenne. La fusion se concrétisa plus prosaïquement le jour même de la décision ministérielle par le percement du mur mitoyen entre les deux établissements.
Construit par l’architecte Nicolas de Brissy en 1726, l’ancien refuge de l’abbaye de Saint-Ghislain présente un ensemble de bâtiments entourant à angle droit une cour pavée, jadis clôturée par un mur datant du XVIème siècle, aujourd’hui fermée par une grille de style Régence placée an 1876.
La chapelle qui forme l’aile gauche présente une façade en briques garnie de chaînages en pierre bleue avec une superposition de trois baies, celle du bas servant de porte, surmontées d’un fronton triangulaire. Surgissant d’un toit à croupe, un campanile hexagonal à six baies se termine par une flèche en forme de poire. A gauche de la chapelle une aile d’habitation suit l’alignement de la rue. Elle compte deux niveaux séparés par un bandeau de pierre et cinq travées avec fenêtres à croisillons. A l’extrême gauche le portail cintré avec clé est surmonté à l’étage d’une fenêtre également cintrée à clé; celle-ci sommée d’un fronton triangulaire s’inscrit dons un encadrement de pierre bleue orné dans sa partie inférieure par des volutes. La façade de la chapelle vers la cour présente des fenêtres cintrées au rez-de-chaussée et bombées à l’étage, ornées d’une clé et séparées par des pilastres toscans au rez-de-chaussée et ioniques à l’étage. L’aile d’habitation au fond de la cour comporte deux niveaux séparés par un bandeau de pierre et cinq travées percées de fenêtres à petits croisillons; les travées sont séparées comme pour le flanc de la chapelle par des pilastres. L’aile en retour à droite est une construction plus récente datant du XIXème siècle, bâtie sur un soubassement du XVIème siècle. L’angle de l’édifice s’orne à l’étage d’une niche de style gothique datant du XVIéme siècle. Le refuge de l’abbaye de Saint-Ghislain est une exemple remarquable du style classique montois auquel Nicolas de Brissy a apporté une note originale par la construction de frontons triangulaires au niveau de la corniche et par l’emploi de pilastres surmontés de chapiteaux toscans au ioniques. Dans ce style classique montois, encore appelé style Louis XIV, on retrouve l’harmonie, l’élégance et la grandeur du style fronçais auxquelles l’emploi de la brique et de la pierre du pays ajoute un élément typique de la construction locale.
Le refuge de l’abbaye de Saint-Ghislain, devenu bien national lors de la confiscation des biens du clergé à la Révolution française. ne fut pas vendu à des particuliers. De 1802 à 1810 le Conseil municipal y installa l’Ecole secondaire de N. Godard qui dut fermer peu après, faute d’élèves. A partir de 1877, sous le régime hollandais, l’ancien refuge se vit confirmé dans sa destination de maison d’éducation : en effet, de 1817 à 1863 on y trouvait d’une part une institution pour jeune filles de la classe aisée et d’autre part une école des filles pauvres tenue par les Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus; de 1863 à 1950 l’Ecole moyenne de l’Etat pour garçons prit la relève et une bibliothèque populaire fut même établie dons l’une des dépendances de l’école. Après la fusion de l’Ecole moyenne avec l’Athénée, le refuge a abrité l’Ecole primaire annexée à l’Athénée.